La place de l'interprète en psychothérapie interculturelle

Article de Jérémie Mercier :

Ce texte est la forme condensée d’un travail de recherche sur la personne de l’interprète en psychothérapie. Des entretiens de recherche avec des interprètes de Migrations Santé Alsace [2]et des observations de cette pratique en constituent le matériel. Il s’agissait de premiers entretiens dans le cadre de la consultation transculturelle de la policlinique psychiatrique de Strasbourg, auxquels K. KHELIL (psychologue clinicien à la consultation) m’a permis d’assister.
Il s’agit de saisir ce qui est à l’œuvre dans le cadre psychothérapeutique du fait de la présence de l’interprète et dans la parole qu’il donne à entendre. D’emblée, la problématique concerne l’accueil d’une parole autre. A-t-on besoin d’ajouter « culturellement autre » ? Ecart de culture et de langue. La situation avec interprète met en exergue cet écart, elle le radicalise. Mais cet écart reprend l’écart de soi à soi, du corps et du psychisme, du soi et du non soi. Cette coupure originelle inscrite dans l’ordre du langage qui a pour avatar l’être parlant. La psychanalyse est une théorie de l’écart. Tous les acteurs de la situation interculturelle - dans une pratique inspirée par la psychanalyse - doivent supporter cet écart. Dans une situation “classique” il y a de la différence, de l’écart radical même, qui met en défaut les participants. Dans la situation interculturelle l’écart semble identifié d’emblée ; c’est la culture, la langue. Mais n’est-ce pas un moyen de recouvrir ce hiatus qui est écart d’un sujet à l’autre et du sujet à lui-même ?

Pour accéder à l'intégralité de l'articlcle veuillez suivre le lien suivant :

http://www.parole-sans-frontiere.org/spip.php?article35