Édith Lecourt « La musicothérapie, le groupe et la musicothérapie analytique de groupe », Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe 2/2001 (no 37), p. 99-112.

Cet article est une synthèse sur la musicothérapie de groupe, ses conditions d’apparition en France, son développement historique, ses formes réceptive et active. L’auteur met en avant les relations entre la place du groupe dans la société, la part du modèle groupal qui accompagne la représentation de la musique (et ce aussi bien chez Freud, Foulkes et Moreno), et, enfin, la dimension groupale présente au sein même de la structure musicale, structure plurivocale, à la différence du langage verbal. Ces aspects sont utilisés cliniquement dans la musicothérapie analytique de groupe à partir, principalement, des improvisations sonores, musicales, du groupe, considérées comme une sorte de radiographie du fonctionnement préconscient-inconscient, et de son évolution au cours de l’expérience groupale.

La musicothérapie se pratique individuellement aussi bien qu’en groupe, ce n’est donc pas une technique fondée sur le groupe, comme peut l’être, par exemple, le psychodrame. Pourtant, la musique évoque immanquablement le groupe des musiciens et l’orchestre. Si l’on pense à la musique occidentale, l’orchestre est un instrument indispensable à la concrétisation d’une partition musicale, mais le groupe est aussi à la base de toute musique populaire, traditionnelle, de toute improvisation telle que le jazz.
 Il y a donc peut-être là un paradoxe. Toutefois, celui-ci pourrait se résoudre si l’on considère que la musicothérapie s’inscrit justement dans une démarche thérapeutique où la dimension relationnelle est première, et, dans ce cadre, il est évident que la relation duelle peut être tout aussi précieuse que le groupe. J’ai montré (1994) que, plus encore que le groupe social, celui des musiciens, la musique, au niveau de sa structure même (de ce qui la fait exister comme entité), est groupale et offre un espace très privilégié à l’expression groupale, plurivocale, que ces « voix » soient les composantes de l’individu, ou qu’elles émanent de plusieurs individus, d’un groupe. La dimension groupale se retrouve donc, dans cette pratique, à plusieurs niveaux, comme redoublée ou renforcée.
Dans cet article, j’ai choisi de contextualiser les pratiques de musicothérapie de groupe afin de mieux dégager leurs rapports à la société, au groupe et à la psychanalyse, notamment aux fondateurs que sont Freud, Foulkes, et Moreno, pour l’analyse individuelle, l’analyse de groupe et le psychodrame.

 

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