Emmanuelle Lefevre : "Corps, sonore et mouvements psychiques à l’adolescence"

Une recherche, effectuée dans le cadre d’un stage long en troisième année de diplôme universitaire de musicothérapie, est présentée ici. Ce stage a pour objectif de mettre en place un travail de musicothérapie, réalisé par l’auteur à la Mini Unité Soins Etudes (M.U.S.E), une unité de pédopsychiatrie pour adolescents, dans laquelle elle intervient professionnellement en qualité de psychologue.

Cette recherche a été effectuée dans le cadre d’un stage long en troisième année du diplôme universitaire de musicothérapie. Ce stage a pour objectif de mettre en place un travail de musicothérapie, que j’ai réalisé pour ma part à la Mini Unité Soins Etudes (M.U.S.E), une unité de pédopsychiatrie pour adolescents, dans laquelle j’interviens professionnellement en qualité de psychologue.

La population accueillie correspond à des jeunes âgés de douze à dix-huit ans, qui sont scolarisés au collège ou au lycée. Ces adolescents présentent des troubles psychiques entravant la poursuite d’une scolarité complète en milieu classique. Ils bénéficient, au sein de la M.U.S.E, de prises en chargethérapeutiques et pédagogiques. J’ai mis en place un atelier de musicothérapie qui a fonctionné sur toute l’année scolaire 2006-2007, une fois par semaine, hormis sur les périodes de vacances scolaires. Le projet a été de proposer à ces adolescents de pouvoir éprouver dans leur corps des sensations, des émotions en groupe, figurables par le jeu sonore et par une possibilité de verbalisation. Mes formations de psychologue clinicienne et de musicothérapeute m’amènent à me référer à la théorie psychanalytique. La méthode de recherche employée est la méthode clinique, marquée par l’étude de cas individuel. La clinique prend en effet en compte l’individu en tant qu’être unique et dans la singularité de son histoire. A ce propos, pour ce qui est de l’anamnèse des patients, j’utilise des données recueillies dans les dossiers ou obtenues lors d’entretiens. Concernant le travail en musicothérapie, je me sers essentiellement de l’observation. Dans ce cadre, je rappelle que la perception humaine s’établit en fonction d’un vécu subjectif. Notre rapport à la réalité est filtré par le langage tout d’abord, puis par des phénomènes imaginaires tels que la projection, l’identification, etc., et enfin par notre propre affectivité. Des séances de contrôle du thérapeute permettent de travailler les questions liées aux phénomènes de transfert et de contre-transfert. Cette démarche personnelle me paraît essentielle : il faut pouvoir faire silence en soi-même pour être à l’écoute. La musicothérapie, qui est une forme de psychothérapie, est une expérience humaine singulière, non reproductible. Les pages qui suivent se veulent le reflet d’une démarche pratique et théorique en musicothérapie auprès d’adolescents. Dans cette perspective, j’évoquerai en particulier les liens entre la musique, le corps et les mouvements psychiques à l’adolescence. La musicothérapie permet-elle de repérer les mouvements de liaison et de dé-liaison somato-psychique ? Quelle est la spécificité du sonore dans ce travail thérapeutique ? Comment accompagner les processus de changements corporels et psychiques, en fonction de la pathologie du patient ?

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